Le dĂ©mon de midi, que vous susurre-t-il Ă  l’oreille?

Tout sur le « démon de midi » qui vous susurre tendrement à l’oreille ce que vous voulez entendre.

Le « démon de midi » exprime, à l’approche de la cinquantaine, une tendance à l’infidélité conjugale et à la recherche d’une certaine « débauche » de rencontres amoureuses juvéniles, après une vie aussi bien réglée qu’une horloge suisse.

Ainsi, l’on pourra voir ce quinquagénaire grisonnant se lancer dans une relation sentimentale avec une jeune femme de l’âge de sa fille, ou cette femme mûre se lancer, à corps perdu, dans une ardente passion avec le meilleur ami de son fils.

Hommes ou femmes, sommes-nous tous placés devant cette alternative. mettre du piquant dans un quotidien trop fade alors que le temps s’écoule et que le miroir, de moins en moins complaisant, renvoie une image altérée par l’âge ?

Les enfants ont grandi, ils ont atteint l’âge adulte, « ils donnent le sentiment de s’éclater », alors que moi, parent, je m’ennuie et j’ai l’impression de ne plus avoir d’avenir.

En effet, avec les années, des rituels conjugaux se sont installés, les petites surprises, même répétées, finissent par lasser.

La fatigue physique et dans certains cas, la fatigue morale, ont éteint la vigueur de l’improvisation, l’inconscience de l’aventure professionnelle n’est plus, pour ne laisser place, dans l’esprit de certains, qu’à une tiède monotonie.

Et puis voici que, le hasard de la vie, fait qu’une étincelle embrasse, d’un seul coup, le corps vieillissant d’une passion qui, telle une potion de jouvence, semble tout rendre possible.

Homme, femme, deux tableaux différents…

Chez l’homme, aux tempes grisonnantes, naît une forme d’insatisfaction dans le couple harmonieux qu’il affiche avec son épouse.

Les enfants, sont aussi là, pour compléter le tableau d’une réussite, quelquefois perçue comme illusoire.

L’homme a donc besoin de se sentir valorisé, de ne pas se vivre éternellement dénigré, de ne pas se percevoir comme celui que l’on ne voit plus autrement que comme « le père de ses enfants » et « le besogneux » sans séduction.

L’insatisfaction des siens, exprimée dans le discours de sa femme et de ses enfants, sera perçue comme une véritable castration.

Et puis, voici que cette sculpturale jeune femme le regardera avec des yeux admiratifs, voici qu’elle l’écoutera, voici qu’elle rira à ses plaisanteries, voici qu’elle ne tournera plus en dérision la « profondeur » de ses opinions et la faisabilité de ses projets.

D’homme du passé, le voici redevenir l’homme du présent, l’homme qu’on attend, l’homme qui séduit et qui a envie de redevenir le jeune homme fougueux qu’il était.

De terne, d’ennuyeux, le voici devenir « fascinant, craquant », et, au final, digne d’être aimé à nouveau par une déesse aux charmes incontestables.

Chez la femme, la problématique est un peu différente.

Le corps se modifie, sous l’effet conjugué du temps, d’une nourriture trop riche, de l’absence d’activité physique régulière et soutenue, d’un certain relâchement et des contraintes hormonales.

Les rides rappellent que le temps s’écoule, l’âge des enfants rappelle que l’on n’est plus cette jouvencelle au corps de rêve.

L’angoisse d’avoir raté quelque chose, l’angoisse de la décrépitude, l’angoisse de ressembler plus à sa mère qu’à sa fille et de perdre tout attrait aux yeux des hommes, provoquent un besoin de se rassurer et de se prouver que l’on est toujours pleine de charme.

Aujourd’hui, avec les sites de rencontres, avec les moyens de communication instantanée, se laisser convaincre, alors que l’on est déjà prêt(e) au fond de soi à croquer la pomme, devient très facile.

Dans les deux cas, que l’on soit un homme ou une femme, la nouvelle conquête, si jeune et si tendre, éclipsera la vie familiale terne et sans mystère.

Seront imaginées des rencontres secrètes où les amants, dopés à l’adrénaline « du fruit défendu », auront l’impression d’une nouvelle jeunesse.

L’existence aura retrouvé du piment, les émotions auront retrouvé une saveur d’adolescence.

Des décisions définitives viennent à l’esprit de l’homme ou de la femme qui jusqu’alors se sentait vieillissant comme, de tout plaquer, de recommencer une vie, ailleurs, avec l’opportunité amoureuse qui s’est présentée.

Tout devient possible, l’on a retrouvé sa jeunesse ; l’énergie est au top, l’amour (réel ou supposé) de l’autre sera éternel, pourquoi refuser cette chance inespérée de remettre les compteurs à zéro ?

Une deuxième vie, pourquoi lui tourner le dos ?

Et l’amour là-dedans ?

Il est souvent présent, mais d’une autre nature, étant entendu que la maturité des partenaires n’est pas la même.

L’excitation, apportée par le caractère ignoré de la relation, attise les flammes de la passion chez les amants.

Elle contribue à cacher les contraintes du quotidien et, bien souvent, les mauvais côtés de l’autre, qui ne tarderaient pas à se manifester dans une vie commune.

Le plus souvent, l’homme, comme la femme, aura tout intérêt à maintenir cette relation cachée pour profiter des bénéfices, sans en subir les inconvénients.

L’homme se sent flatté dans son ego, il a retrouvé sa virilité, il apprécie d’être adulé, lui à qui l’on ne faisait plus de compliments depuis longtemps, à la maison.

La femme, elle, sur un même registre, se réconcilie avec son image, elle est rassurée quant à ses capacités de séductrice, bien que le temps ait modifié son physique.

L’un comme l’autre, seront amoureux « de leur jeunesse retrouvée », ils apprécieront d’être mis en valeur par un partenaire plus jeune qui les valorisera et qui présentera leur maturité comme un atout.

Et si cette rencontre devenait une rencontre officialisée, après l’abandon de la vie familiale passée ?

Le risque sera que le rythme du partenaire, beaucoup plus jeune, ne puisse pas ĂŞtre suivi sur le moyen terme.

L’essoufflement guettera le (ou la) quinquagénaire qui, à la longue, finira par être débordé, puis dépassé sur le plan physique et mental.

À ceci se rajouteront les traits de maturité, les décalages dans les habitudes, la découverte d’un fossé culturel, la divergence des pôles d’intérêt et, sur un plan général, les différences dans la vision du monde.

La vie passée, avec l’ex, pourra alors être regrettée pour son confort, et pour sa communauté d’être et de penser.

Henri Pull

Psychiatre et pédopsychiatre. Psychothérapeute. Expert médico-légal. Conférencier Formateur auprès d’entreprises. Intervenant Radio France. Auteur de deux livres. « Parents-Enfants » 200 réponses aux questions les plus fréquentes. (Édition Grancher) « Stress comment reconnaître et soigner vos 150 stress quotidiens ». (Édition Grancher)

Bonjour Dr, j’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© votre article publiĂ©e,je voudrais Ă©galement savoir si dans un couple oĂą l’âge du mari est supĂ©rieur Ă  celui de son Ă©pouse(18 ans d’Ă©cart),on pourra toujours faire face Ă  ce phĂ©nomène du demon de midi?puisque apparemment l’homme semble ĂŞtre attirĂ© par des conquĂŞtes plus jeunes.

Pour le dĂ©mon de midi, il y a trois partenaires: l’homme, sa femme et l’intrus(e).
D’abord l’homme qui parfois est dans la nĂ©gation de son âge, qui a parfois besoin de se valoriser et de se rassurer Ă  travers des rĂ©ponses favorables fĂ©minines Ă  « son charme ravageur », qui parfois recherche sur un mode de « chasseur/collectionneur » des Ă©motions passagères, et enfin, celui qui ne sait se satisfaire de ce qu’il peut considĂ©rer comme acquis.
Ensuite il y a sa conjointe (ou sa partenaire) qui, au fil des ans, peut privilĂ©gier Ă  l’acte physique conjugal une passion plus subtile se traduisant par un besoin de communication, un besoin de valorisation, un besoin de rĂ©assurance, un besoin de sĂ©duction et de simples câlins.
Il est certain que lorsqu’il s’agit de l’Ă©pouse, il est bon que celle-ci sache maintenir la qualitĂ© d’un lien de sĂ©duction qui ne doit pas s’apparenter ni Ă  un lien « maternant », ni un lien fraternel, ni Ă  un lien tutĂ©laire amenant le mari a rechercher un lien plus lĂ©ger Ă  l’extĂ©rieur. Ce lien est souvent essentiellement distrayant, Ă©moustillant, sans ĂŞtre plus sĂ©rieux.
Je rappellerai toutefois qu’il y a autant d’hommes qui ont des aventures extraconjugales que de femmes… contrairement Ă  ce que beaucoup de femmes disent.

A vrai dire ma question est simple si on a concience de cette etat et qu on veuille y ceder en toute connaissance en etant libre de toute attache, la resultante sera elle, la meme si on explique a sa partenaire … plus jeune sa demarche et qu elle comprennent que le » nous » ne durera qu un temps donnè et que soit meme on se le dise, si je ne le fais pas a midi je le regretterais a minuit …j ai du me faire comprendre je pense en fait j attend une benediction merci

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